Bien-Être

« Plan Ambition 2025 » : lutte contre les importations et renforcement du bien-être animal

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L’Interprofession des Volailles Françaises, nommée ANVOL, a lancé en 2020 un grand chantier pour répondre aux nouvelles attentes sociétales, en matière de bien-être animal notamment, et lutter contre les importations à bas coûts. Il s’agit du « Plan Ambition 2025 », qui fixe des objectifs clairs aux professionnels afin de faire progresser les bonnes pratiques dans les élevages standards, mais également de développer les élevages bio et Label Rouge.  

De nombreuses avancées

Il faut savoir que les Volailles Françaises sont déjà exemplaires dans bien des domaines. La filière française est n°1 des élevages de plein air en Europe avec 20 % de volailles élevées en plein air, contre 5 % au maximum dans les pays voisins.  

Les professionnels ont également réduit de façon drastique l’utilisation des antibiotiques : plus de 60 % depuis 2011. Ils ont mis en place des audits pour veiller aux bonnes pratiques des professionnels de la filière avicole en matière de bien-être animal, de biosécurité, de préservation de l’environnement ou encore de droit du travail, etc.  

De plus, afin de proposer des produits correspondant toujours plus aux attentes des consommateurs lorsque cela est possible d’un point de vue économique, les professionnels à la tête des élevages standards sont déjà 30 % à avoir déployé des équipements complémentaires dans leurs poulaillers : fenêtres ou jardins d’hiver pour donner un accès à leurs animaux à la lumière extérieure. 

Les professionnels engagés en 6 points

Tous ces progrès vont dans le bon sens et les professionnels continuent leur travail pour atteindre les 6 objectifs qu’ils se sont volontairement et collectivement fixés dans le « Plan Ambition 2025 » : 

Proposer des volailles pour toutes les attentes et besoins : en produisant une large variété de volailles adaptées à la consommation à domicile et à la Restauration Hors Domicile : standards, dont une partie en ECC – European Chicken Commitment, ou sous démarche qualité (Label Rouge, bio, CCP – Certification de Conformité Produit) 

La filière Volailles Françaises s’engage à répondre à l’ensemble des demandes du marché français, que ce soit pour la consommation à domicile ou pour la restauration hors foyer (commerciale, scolaire, d’entreprise, fast food …).  

Il s’agit donc pour les professionnels d’être en mesure de proposer des volailles entières ou en morceaux, issues d’élevages standards ainsi que sous cahiers des charges : Label Rouge, bio, ECC (European Chicken Commitment), CCP (Certification Conformité Produit).  

Les attentes sont en effet différentes selon les circuits de distribution et la filière se doit d’y répondre pour freiner les importations massives de poulets à bas coûts. En particulier, si les démarches de qualité sont plébiscitées lorsque les poulets sont achetés entiers en magasins, le poulet standard reste préféré quand il s’agit de l’acheter en morceaux. Ces poulets issus d’élevages standards sont également largement utilisés par les entreprises alimentaires dans l’élaboration des plats préparés. C’est également majoritairement le cas dans la plupart des restaurants commerciaux ou collectifs. Donc, si la filière veut répondre à toutes les attentes du marché français en évitant les importations, elle doit non seulement développer ses volailles sous démarche de qualité, mais également ses volailles standards. 

Offrir de la lumière naturelle à 50 % des volailles : les professionnels s’engagent à proposer des accès au plein air à 20 % des volailles (Label Rouge et Bio) et à équiper 30 % des poulaillers standards avec des fenêtres

Pour répondre aux attentes des consommateurs en matière de renforcement du bien-être animal, la filière française s’engage à offrir un accès à la lumière naturelle à plus de la moitié de ses volailles d’ici à 2025 : 

  • 20% de volailles dans des systèmes avec parcours : Label Rouge ou agriculture biologique.  Aujourd’hui, 15 % des volailles sont élevées en Label Rouge et 2% en bio en France.  
  • 30 % de volailles élevées dans un poulailler offrant de la lumière naturelle (fenêtres) et des perchoirs. Aujourd’hui, 15% des volailles sont élevées dans des poulaillers offrant de la lumière naturelle. Cela signifie que 15 % supplémentaire du cheptel va évoluer vers ce système.  

En complément, pour répondre aux demandes spécifiques de la Restauration Hors Domicile et des entreprises de l’agroalimentaire, la filière doit continuer à proposer des volailles d’entrée de gamme en production standard. En effet, la France doit aussi produire des volailles à un tarif accessible au plus grand nombre pour contrer les importations (46% du poulet consommé en France importé au 1er semestre 2021). 

Améliorer les bonnes pratiques de tous les élevages : généralisation des applications, d’audit complet des élevages (EVA) et de bien-être animal (EBENE).

En complément de tous les contrôles effectués par les pouvoirs publics et des contrôles effectués par les Organismes Certificateurs pour les Signes d’identification de qualité et d’origine – SIQO, la filière a adopté deux nouvelles applications afin de permettre aux organisations de production d’évaluer et d’accompagner les éleveurs dans l’amélioration de leurs pratiques au quotidien.  

  • La première application, nommée EVA, permet d’effectuer un audit complet de l’élevage en matière de bien-être animal, de préservation de l’environnement, de biosécurité, de droit du travail… et de déterminer les points d’amélioration à apporter si nécessaire. Cette démarche est accréditée COFRAC (contrôle par un organisme indépendant). D’ici 2025, 100 % des élevages de volailles standards en filière organisée seront audités annuellement sur leurs bonnes pratiques. Aujourd’hui, 80% sont contrôlées. Parallèlement, et depuis 60 ans, les cahiers des charges des filières Label Rouge et BIO sont contrôlés par des organismes certificateurs. Aussi, à horizon 2025, 100% des élevages seront contrôlés par un organisme tiers. 
  • La deuxième application, nommée EBENE, se concentre sur le bien-être animal. La méthode repose sur des bases scientifiques solides. Elle a été construite en étroite collaboration avec des scientifiques, des professionnels de l’élevage ainsi que des ONG œuvrant pour la protection animale : Welfarm et CIWF. Les critères d’évaluation d’EBENE sont ainsi basés sur les 5 libertés de l’animal reprises par l’Organisation Mondiale de la Santé Animale : liberté physiologique, liberté sanitaire, liberté environnementale, liberté psychologique et liberté comportementale. Les résultats de l’évaluation sont immédiats et l’éleveur se voit préconiser, si besoin, des mesures d’amélioration directement sur son smartphone. L’application ÉBÈNE va évoluer pour pouvoir être introduite comme un module dans les applications de contrôle existantes, notamment dans l’application EVA.  

Par ailleurs, la volaille est reconnue pour être la viande ayant le plus faible impact carbone. Elle s’inscrit dans un cercle vertueux. En France, de nombreux poulaillers sont aujourd’hui basse consommation et les élevages participent à la production d’énergie renouvelable, tandis que leurs effluents sont utilisés comme alternatives naturelles aux engrais chimiques de synthèse. De plus, depuis de nombreuses années, la filière volaille française a su maîtriser sa sécurité sanitaire (programme de biosécurité dans toute la filière volaille française) pour fournir des produits sûrs et sains aux consommateurs.  

Fournir aux volailles une alimentation sûre et durable, sans déforestation : contribution des entreprises de nutrition animale au développement des approvisionnements en matières premières françaises (80 % aujourd’hui) et en matières importées durables, via leur participation à la plateforme collaborative DURALIM. 

L’alimentation des volailles est au cœur des attentions des professionnels, car elle est essentielle pour leur bien-être. Elle représente plus de 70% des coûts de l’élevage et contribue à la compétitivité de la filière. En France, 98% des aliments composés pour les volailles sont produits par des entreprises françaises de nutrition animale certifiées OQUALIM, certifiant du respect des bonnes pratiques d’hygiène et des règles de traçabilité, garantissant un niveau de sécurité sanitaire renforcé. 

Le secteur participe également à la plateforme collaborative DURALIM, qui travaille à une alimentation des animaux d’élevage 100% durable, avec un objectif zéro déforestation au plus tard en 2025. Aujourd’hui, les matières premières utilisées par les entreprises de nutrition animale sont très majoritairement issues de l’agriculture française, à près de 80%. Elles s’attachent à valoriser les céréales françaises et sont mobilisées pour une stratégie française de développement de matières premières riches en protéines qui font encore défaut sur le territoire. Il s’agit notamment d’augmenter la quantité de matières premières françaises à disposition (soja, protéagineux), et d’augmenter la concentration protéique des matières premières par des procédés technologiques.  

Diminuer drastiquement l’utilisation des antibiotiques : grâce à l’amélioration du bien-être et à un suivi quotidien des animaux, poursuite de la réduction de l’utilisation des antibiotiques, déjà diminués de 60,5 % en 8 ans, entre 2011 et 2019. 

Cette évolution remarquable montre l’incroyable énergie que mettent les éleveurs à améliorer en permanence les conditions d’élevage de leurs animaux. L’amélioration des conditions d’élevages permet de diminuer l’utilisation des antibiotiques, auxquels les éleveurs ont uniquement recours pour soigner les animaux en cas de maladies. S’il est nécessaire de les soigner, les éleveurs font appel à un vétérinaire qui pourra prescrire des médicaments pour une durée déterminée. Lorsque c’est le cas, les éleveurs ont l’obligation de respecter une période de retrait assurant que tout résidu soit totalement éliminé par l’animal avant sa mise sur le marché. Les volailles proposées à la consommation ne contiennent donc pas d’antibiotiques. 

Maintenir le modèle des fermes familiales : préserver l’aspect familial des élevages de volailles standards. En France, un élevage accueille 40 000 volailles en moyenne. Ce nombre est 3 fois plus élevé dans les autres pays d’Europe et jusqu’à 50 fois supérieur au Brésil ou en Ukraine.  

En France, les élevages de volailles sont très majoritairement des fermes familiales, qui sont souvent également engagées en polyculture, avec à leur tête des femmes et des hommes qui travaillent quotidiennement sur leurs exploitations. Ils participent à ce titre au dynamisme économique des territoires ruraux : un éleveur à temps plein sur son élevage permet de faire vivre 2 emplois supplémentaires sur le territoire. C’est la raison pour laquelle la taille moyenne des élevages en France est nettement inférieure à celle des autres pays.  

En moyenne, une exploitation française standard compte deux poulaillers, d’une surface totale de 2 300 m² pour 40 000 volailles. Une exploitation Label Rouge compte deux à trois bâtiments de 400 m2. En Europe, la taille moyenne des exploitations est plus importante et les élevages abritent la plupart du temps plus de 60 000 volailles. La taille des élevages est encore plus importante dans des pays comme le Brésil ou l’Ukraine, où il peut y avoir jusqu’à 1 million de volailles sur un seul site. 

Or, aujourd’hui, plus du tiers de la consommation de volaille et près de la moitié de la consommation de poulets sont importés. En effet, ces différences d’échelle amènent des différences de coût de production. Le coût de production d’un poulet français est près de deux fois supérieur aux coûts de production d’un poulet brésilien ou ukrainien. 

L’Interprofession des volailles françaises (ANVOL) a donc décidé de mettre en avant le modèle de production français auprès des consommateurs-citoyens et lever les blocages qui se multiplient pour l’installation de nouveaux poulaillers dans la campagne française. C’est pourquoi elle a créé un Manifeste en ce sens.