Le poids des importations pèse de plus en plus lourd sur la filière des volailles françaises. Les poulets sont les plus touchés : près d’1 poulet sur 2 consommé en France vient désormais de l’étranger (46 % au 1er semestre 2021). Pour lutter contre ces importations à bas coûts, les professionnels ont besoins du soutien de tous les Français.
L’Interprofession qui les représente (ANVOL) a donc décidé de lancer un Manifeste pour appeler à la mobilisation générale afin d’assurer la sauvegarde de la filière avicole en France. Elle appelle tous les acteurs de la société à s’engager pour soutenir son indispensable développement : consommateurs, citoyens, maires, conseillers régionaux, Pouvoirs publics, représentants de l’Union européenne, force de l’ordre, médias, enseignants, ONG.
Chacun a sa place à tenir pour encourager les 100 000 professionnels de la filière, dont 34 000 dans les élevages, qui consacrent tous les jours sur le terrain du temps et de l’énergie afin de fournir les meilleures volailles au plus grand nombre.
Les femmes et les hommes du secteur doivent pouvoir répondre à toutes les attentes du marché français, en proposant un large choix de volailles françaises, correspondant à toutes les envies, tous les budgets et tous les moments de consommation.
Pour y arriver, la France a aujourd’hui besoin de rénover ses poulaillers ou d’en installer de nouveaux sur son territoire afin d’augmenter son offre locale en volailles standards, Label Rouge ou bio. En effet, si beaucoup d’entre nous privilégient les labels lorsqu’ils achètent des volailles entières, c’est moins le cas lorsqu’il s’agit de volailles en morceaux (cuisses, filets, escalopes, …). Les volailles standards sont également plus souvent utilisées en restauration (commerciale ou collective) comme dans les entreprises agroalimentaires. Tous les types d’élevages ont donc leur utilité en France !
À travers son Manifeste, l’Interprofession en appelle à la responsabilité de tous pour soutenir les éleveurs qui contribuent à la souveraineté alimentaire du pays et à la vitalité des zones rurales.
« AGISSONS POUR OFFRIR DES VOLAILLES FRANÇAISES AUX FRANÇAIS ! » : TOUS CONCERNÉS !
Les professionnels de la filière des Volailles Françaises en appellent aux :
- Consommateurs à s’informer sur l’origine de leurs volailles. La filière leur demande de s’informer sur l’origine des volailles qu’ils consomment, que ce soit dans les magasins ou les restaurants. Pour reconnaître une Volaille Française, rien de plus simple, il suffit de repérer le logo bleu, blanc, rouge : « Volaille Française ». Et, si le logo n’est pas affiché, les consommateurs ne doivent pas hésiter à demander d’où elle provient !
- Citoyens à accepter l’installation de nouveaux poulaillers dans leur village. Afin de fournir des Volailles Françaises aux Français, les professionnels de la filière doivent pouvoir installer de nouveaux poulaillers sur l’ensemble du territoire. Sans nouvelles installations, les professionnels seront dans l’incapacité de répondre à la demande du marché et les importations de volailles continueront de se développer.
- Maires à ouvrir le dialogue entre éleveurs et habitants. Les élus locaux doivent créer un environnement favorable aux échanges sereins entre éleveurs et riverains. Les éleveurs doivent pouvoir exposer leurs arguments devant les citoyens. Il revient au maire le rôle d’arbitrage des débats. Il s’agit de dépassionner le débat lorsqu’un éleveur souhaite rénover ou installer des poulaillers sur un territoire. Cette activité participe à la vitalité économique et permet de lutter contre la désertification des campagnes.
- Conseillers régionaux à financer indistinctement tous les modes d’élevages, respectueux de la réglementation. L’installation de nouveaux poulaillers, qu’ils soient bio, standard ou plein air est indispensable pour que la filière française puisse fournir le marché français en volailles.
- Pouvoirs publics à aider toutes les chaines de production des Volailles Françaises. Afin de contribuer à la souveraineté alimentaire du pays, tous les types de Volailles Françaises ont besoin du soutien du Gouvernement, qu’elles soient standards ou plein air. L’intégralité des chaînes de production doit pouvoir subsister sur le territoire : couvoirs, élevages et abattoirs.
- Représentants de l’Union européenne à promouvoir tous les types de volailles. L’Union européenne doit continuer à inclure tous les systèmes d’élevages dans ses campagnes de promotion afin que les Européens et les Français puissent disposer de volailles pour toutes leurs occasions de consommation. De plus, les représentants de l’Union européenne doivent s’opposer aux accords commerciaux internationaux qui favorisent l’importation de viandes de volaille qui ne respectent pas les mêmes garanties que les volailles françaises.
- Forces de l’ordre et la justice à considérer la détresse des éleveurs. Victimes d’effractions, d’actes de malveillance et de tentatives d’intimidation de la part de certains militants, les femmes et les hommes dont le métier consiste à proposer les meilleures Volailles Françaises aux consommateurs doivent être accueillis avec bienveillance lors de leurs dépôts de plainte. Tous les moyens possibles doivent être mis en œuvre pour protéger les éleveurs, leurs équipes, leurs familles et leurs animaux face aux menaces et aux attaques. La loi doit être appliquée pour que les actions illégales soient sanctionnées en tant que telles.
- Médias à refléter la réalité des élevages des Volailles Françaises. La filière demande aux médias de donner une image juste et équilibrée de la filière en vérifiant de façon systématique les informations diffusées par les activistes. La filière demande aux journalistes de diversifier leurs sources afin de bénéficier d’informations éclairées sur la réalité des métiers liés aux Volailles Françaises. Il est indispensable que tous les points de vue aient la possibilité de s’exprimer. Les représentants de la filière se tiennent à leur disposition pour leur fournir toutes les données dont ils ont besoin.
- Enseignants à intéresser leurs élèves et étudiants aux filières d’élevage et en particulier à la filière des Volailles Françaises. Dans les formations générales, la filière appelle les enseignants à dispenser des informations honnêtes, fiables et équilibrées tout au long de la vie scolaire des jeunes générations et à ne pas ouvrir les portes de l’école de la République aux communications des antispécistes, d’ailleurs interdites par les Pouvoirs publics. Dans les cursus agricoles, l’enseignement sur la filière des volailles doit être dispensé au même titre que les autres élevages afin de développer les connaissances des jeunes générations et de susciter leur intérêt pour la Profession.
- ONG de défense des animaux à reconnaître les progrès des éleveurs et à encourager leur bonne volonté. Par ailleurs, la filière demande aux extrémistes animalistes d’arrêter de caricaturer le secteur et de systématiquement s’opposer à toutes les initiatives prises par les professionnels des Volailles Françaises, qu’elles concernent leurs élevages standards ou plein air. Le temps est venu de cesser la désinformation, l’intimidation voire les actions violentes pour passer à une démarche constructive.