Bien-Être

Le bien-être animal : une priorité dans les élevages de volailles

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Une attention de chaque instant 

Bien élever, bien nourrir et prendre soin des animaux : c’est le cœur et le sens du métier de l’éleveur. Seuls des animaux en bonne santé et élevés dans de bonnes conditions lui permettent de valoriser son travail et d’en être fier : le bien-être animal est déterminant dans la réussite de tous les types élevage, qu’ils soient standards, certifiés (CCP), Label Rouge, Bio, etc.  

Tous les élevages de volailles suivent ainsi des règles strictes concernant l’alimentation, les conditions de vie ou encore les soins apportés aux animaux. A chaque étape de son élevage, le professionnel prête une attention particulière au bien-être animal, défini comme une priorité éthique pour la filière française.   

Un travail d’équipe

Pour assurer le bien-être de ses animaux et la bonne conduite de son élevage, l’éleveur n’est pas seul. En effet, la filière des volailles françaises a la particularité de fonctionner par contractualisation, c’est-à-dire que les entreprises de transformation et les éleveurs sont des partenaires et sont liés par contrat. Ce mode de fonctionnement permet de soutenir et d’encourager le travail des éleveurs tout en protégeant leurs revenus. Dans ce cadre, sur le terrain, ils bénéficient de l’expertise de professionnels de différentes spécialités, qui les accompagnent dans leurs bonnes pratiques. Ils sont à leurs côtés pour les aider à respecter leurs engagements, en particulier sur les critères de qualité et le nombre d’animaux. Ainsi, un technicien d’élevage, un vétérinaire, des responsables qualité et des auditeurs les épaulent au quotidien, les conseillent et veillent au strict respect des cahiers des charges, qui comprennent de nombreuses obligations, notamment dans le domaine du bien-être des animaux.  

Des investissements massifs

D’ailleurs, pour améliorer en continu le bien-être des volailles, de nombreux investissements sont réalisés par les éleveurs en France. La filière estime que plus de 30 millions d’euros sont investis chaque année en la matière. Dans le cadre du Plan Ambition 2025 initié par l’Interprofession, les éleveurs travaillent en particulier à aménager leurs poulaillers avec de la lumière naturelle. Ils les équipent également de perchoirs, de systèmes de maîtrise de la qualité de l’air, de matériels d’alimentation et d’abreuvement adaptés, d’équipements pour faciliter le repaillage des litières, d’installations d’hygiène, de “pesons” pour faciliter le suivi précis de la croissance, etc. Ils s’intéressent également aux parcours extérieurs où sortent les volailles qui ont accès au plein air : ils plantent des arbres, des haies, des buissons… et veillent au meilleur enherbement possible.  

Qu’est-ce que le bien-être animal ?  

Depuis la loi française sur le bien-être animal de 1976, les animaux sont juridiquement considérés comme des êtres sensibles, ce qui ouvre accès à des libertés fondamentales déjà définies en 1965 par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Elles sont au nombre de 5 : liberté physiologique, liberté sanitaire, liberté environnementale, liberté psychologique et liberté comportementale. Elles exigent :   

  • absence de faim, de soif et de malnutrition ;  
  • absence de peur et de détresse ;  
  • absence de douleurs, de blessures ou de maladies ;  
  • environnement confortable ;  
  • possibilité d’exprimer des comportements normaux pour son espèce.  

Depuis qu’ils ont été établis, ces piliers font office de base internationale en matière de définition du bien-être animal. Les éleveurs et les acteurs de la filière avicole française intègrent ces fondamentaux dans leur travail au quotidien.   

Selon l’OIE : « On entend par bien-être la manière dont un animal évolue dans les conditions qui l’entourent. Le bien-être d’un animal (évalué selon des bases scientifiques) est considéré comme satisfaisant si les critères suivants sont réunis : bon état de santé, confort suffisant, bon état nutritionnel, sécurité, possibilité d’expression du comportement naturel, absence de souffrances telles que douleur, peur ou détresse. Le bien-être animal requiert les éléments suivants : prévention et traitement des maladies, protection appropriée, soins, alimentation adaptée, manipulations réalisées sans cruauté, abattage ou mise à mort effectués dans des conditions décentes. »  

Le bien-être animal encadré par des obligations  

Le bien-être animal au niveau européen  

A l’échelle européenne, la principale réglementation sur la protection animale est contenue dans la directive 98/58/CE. Elle indique les protections dont tout animal élevé doit bénéficier. Elle repose sur les 5 libertés fondamentales énumérées par l’OIE, et se traduit notamment par :   

  • une surveillance de la part de l’éleveur pour vérifier l’absence de souffrance ;  
  • une obligation de soin ;  
  • l’obligation d’employer un personnel suffisant et compétent ;  
  • des conditions d’élevage adaptées : bâtiments entretenus, sûrs et confortables ;  
  • une alimentation adaptée à l’âge et l’espèce de l’animal, saine et en quantité suffisante.  

Le bien-être animal en France  

En France, c’est la loi sur le bien-être animal de 1976 qui pose les premiers jalons de la protection animale pour les animaux d’élevage et les animaux domestiques :   

  • obligation de fournir un environnement compatible avec les besoins physiologiques de l’animal ;  
  • interdiction d’infliger de mauvais traitements ;  
  • interdiction de faire un usage abusif de l’animal.  

Plusieurs acteurs jouent un rôle sur le bien-être animal et sa réglementation :    

  • le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ;  
  • les acteurs scientifiques : ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation, de l’environnement et du travail), INRA (Institut national de la recherche agronomique )… ;  
  • le Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale, comprenant un groupe de travail s’intéressant spécifiquement au bien-être animal ;  
  • les associations de protection des animaux.  

Les directions départementales de la protection des populations ont pour mission de faire appliquer la loi sur la protection animale. Un plan national en faveur du bien-être animal a par ailleurs été mis en place sur la période 2016 – 2020. Cette stratégie nationale est née pour renforcer l’éthique dans l’élevage, afin de diriger la production vers davantage de durabilité en étudiant des pratiques alternatives, favorisant le partage des connaissances et en abordant le bien-être animal dès les écoles vétérinaires.  

Le cas des volailles en France  

La directive européenne 2007/43/CE vise à assurer le bien-être des poulets de chair. Elle a été officiellement transposée en France par l’arrêté ministériel du 28 juin 2010.

Tous les élevages de plus de 500 poulets de chair respectent ces fondamentaux (standards, certifiés -CCP,…) et certains vont même au-delà (certifiés, Label Rouge, bio, etc.)

L’arrêté rend obligatoire :   

  • La formation des éleveurs et la tenue d’inspections quotidiennes ;  
  • Le respect d’une luminosité et d’une période d’obscurité pendant la nuit ;  
  • Une litière sèche et friable ;  
  • Un suivi technique et sanitaire des animaux ainsi que l’adaptation et l’entretien des équipements ;  
  • Le respect d’une densité maximale de 20 à 25 poulets par m2 selon des exigences spécifiques.  

Comment contrôle-t-on le bien-être animal ?  

L’application de la loi sur la protection animale est contrôlée par les services vétérinaires des directions départementales en charge de la protection des populations (DDPP). En moyenne, 12 000 inspections ont lieu chaque année*. Les vérifications portent notamment sur :   

  • la conformité des installations ;  
  • le nombre d’animaux au m2 ;  
  • le type de litière proposé…  

Des cellules départementales opérationnelles (CDO) ont également été créées pour mener des actions spécifiques afin de prévenir toute maltraitance animale et, si besoin, intervenir en cas d’urgence.   

Au-delà de ces contrôles effectués par les autorités, l’interprofession des volailles françaises a voulu aller plus loin. Elle a donc volontairement créé une charte technique d’élevage pour les volailles de chair élevées en poulailler. Celle-ci concerne les poulets, dindes, canards et pintades. En tant qu’adhérents à une organisation de production, les élevages concernés par la charte sont contrôlés chaque année, en présence des animaux, par un auditeur spécialement formé.   

Certains types d’élevage comme les élevages Label Rouge ou bio sont soumis à des contrôles complémentaires. Par exemple, les volailles fermières Label Rouge bénéficient de contrôles supplémentaires, exécutés par des acteurs internes et externes à l’élevage : autocontrôles par les éleveurs et les entreprises ; contrôles par l’Organisme de Défense et de Gestion (détenteur du cahier des charges du Label Rouge) ; par un Organisme Certificateur indépendant et impartial, qui effectue des contrôles inopinés, sur site ou documentaires.  

Les entreprises clientes des éleveurs peuvent également avoir des exigences complémentaires en matière de bien-être animal. Elles sont alors consignées dans un cahier des charges qui fait l’objet de contrôles et d’audits spécifiques.  

Comment évalue-t-on le bien-être animal ?  

Afin d’évaluer le bien-être animal et les bonnes pratiques des éleveurs en la matière, l’Interprofession a notamment développé deux applications mobiles qui sont en cours de déploiement dans les élevages dans le cadre du Plan Ambition 2025 établi par l’Interprofession des Volailles Françaises (ANVOL) [lien vers article Plan AMBITION] :  

  • La première application est nommée EVA et permet d’effectuer un audit complet de l’élevage en matière de bien-être animal, de préservation de l’environnement, de biosécurité, de droit du travail… et de déterminer les points d’amélioration à apporter si nécessaire. Cette démarche est contrôlée par un organisme indépendant et concerne aujourd’hui 80 % des élevages standards.  D’ici 2025, 100 % des élevages de volailles standards en filière organisée seront audités annuellement. Parallèlement, et depuis 60 ans, les cahiers des charges des filières Label Rouge et BIO sont contrôlés par des organismes certificateurs. Aussi, à horizon 2025, 100% des élevages seront contrôlés par un organisme indépendant.  
  • La deuxième application, nommée EBENE, se concentre sur le bien-être animal. La méthode repose sur des bases scientifiques solides. Elle a été construite en étroite collaboration avec des scientifiques, des professionnels de l’élevage ainsi que des ONG œuvrant pour la protection animale : Welfarm et CIWF. Les critères d’évaluation d’EBENE sont ainsi basés sur les 5 libertés de l’animal reprises par l’Organisation Mondiale de la Santé Animale : liberté physiologique, liberté sanitaire, liberté environnementale, liberté psychologique et liberté comportementale. Les résultats de l’évaluation sont immédiats et l’éleveur se voit préconiser, si besoin, des mesures d’amélioration directement sur son smartphone. L’application ÉBÈNE va évoluer pour pouvoir être introduite comme un module dans les applications de contrôle existantes, notamment dans l’application EVA  

* Source : https://agriculture.gouv.fr/bien-etre-animal-la-reglementation-qui-encadre-lelevage-et-les-controles-officiels